A Paris, le 11 mai 2021 – Ce lundi, quatre organisations syndicales (Solidaires Finances Publiques, CGT, FO et la CFDT/CFTC) se réunissent partout en France pour protester contre la réforme Réseau de Proximité de la Direction Générale des Finances Publiques (DGFIP). Elles dénoncent des effets de bords délétères pour les services, comme la réduction des moyens financiers et humains. Suite à une rencontre ce jour avec les représentants de l’intersyndicale, Emilie Cariou, députée de la Meuse, co-présidente des Nouveaux Démocrates s’associe à leur lutte et se mobilisera pour porter leurs revendications. Depuis mars dernier, des groupes de travail se sont organisés. Malgré tout, leurs revendications et propositions restent lettre morte.
La réforme du Réseau de Proximité de la DGFIP vise à réorganiser l’ensemble du réseau territorial et des implantions de la DGFIP. Pour assurer le passage à un service public dématérialisé ce plan aura pour conséquence la suppression de milliers d’emplois. Concrètement, cela engendre une délocalisation de la chaîne de contrôle et une industrialisation en cours : les services dédiés aux impôts des entreprises s’en trouvent amoindris. In fine, privés de liens avec leurs agents, ce sont les administrés et les élus locaux qui se trouvent pénalisés. Car si le budget au numérique a été largement abondé, cela s’est fait au détriment d’autres enveloppes.
Ainsi, les services de la DGFIP sont de plus en plus exsangues. Ils subissent depuis près de 20 ans des coupes de budget et d’effectifs. En 2021, ce sont 1800 postes qui sont supprimés. Les indemnités et les moyens qui lui sont alloués n’ont cessé de baisser d’année en année. Ce sujet devient plus en plus en problématique dès lors que la charge de travail augmente, notamment en raison de la gestion des différentes des aides et contrôle induits par la crise sanitaire, et que les effectifs baissent. La dégradation des conditions de travail des agents est de plus en plus grave.
A cela s’est ajoutée la gestion du Fonds de Solidarité pour laquelle seuls 250 contractuels ont été engagés, pour une durée de 6 mois. C’est largement insuffisant au regard du travail demandé, ces derniers venant renforcer des effectifs déjà sous tension. A cela s’ajoute une question déontologique, puisque ces contractuels ont accès à des données confidentielles.
Emilie Cariou : « En tant qu’ancienne membre de l’administration fiscale, je ne peux que constater une précarisation des services de la DGFIP qui se concrétise par une baisse de moyens et qui se répercute par des coupes dans le personnel. La situation que m’ont décrite les représentants syndicaux est alarmante. Les salariés, dont les efforts ne sont pas reconnus, sont en souffrance. Ils ne sont plus en mesure de remplir leur mission de façon pérenne. Lors de cette réunion, ils m’ont également fait remonter un enjeu grave sur la fiscalité des entreprises. Il règne un climat extrêmement permissif en raison de cette précarisation des services de la DGFIP, il en résulte que la fraude financière ne peut être poursuivie dans les faits. A l’Assemblée nationale, j’ai alerté sur cette situation à l’issue de trois rapports parlementaires qui posent le même constat : la nécessité d’augmenter les moyens de contrôle à la DGFIP. Il est urgent et indispensable de rappeler le rôle essentiel de l’impôt dans notre pacte social et du travail de l’administration fiscale. Je m’associe complètement aux revendications et aux propositions faites par les organisations syndicales. Elles pourront compter sur mon soutien, notamment dans le cadre des futures discussions du Projet de loi de finances pour l’Etat pour 2022 (PLF 2022) ».